DETAILS PAYSAGES SONORES
Les paysages sonores de Bernard Fort sont issus de l’album La pluie - paysages sonores - 2011
01_Flux et reflux de la mer - Ingrid Obled // 4’00’’
Enregistrement de proximité de vagues de la mer Méditerranée, ralenti et plus grave pour un rythme apaisant. Cet enregistrement a particulièrement touché l'ensemble des personnes au sein de l'hôpital de Saint Gaudens (personnel soignant, patients et familles) comme "quelque chose" qui ramène à soi.
02_Paysage sonore : Lac de Fabas, nuit et petit matin - Ingrid Obled // 7’59’’
Retour d’une séance à l’hôpital de nuit, passage au Lac de Fabas (Haute-Garonne) situé au milieu d’une forêt; le vent dans les arbres, les chants des cigales la nuit et l’abondance des chants d’oiseaux au soleil levant, accompagné de quelques craquements et sons de la forêt. Ce montage sonore simple a été réalisé avec différents éléments suivant les souhaits des patients et du personnel soignant sur ce qui leur faisaient "du bien" à entendre.
03_Canada 1 : Mont Saint-Hilaire, lever du jour au printemps - Bernard Fort // 7’13’’
Ainsi que la plage 05_Canada 2 // 5’01’’ et 06_Canada 3 // 8’12’’
Lever du jour sur la forêt canadienne, de la nuit noire aux premières lueurs. Au mois de mai, les grandes pluies de printemps arrosent la forêt pendant des journées complètes. Le sol, recouvert d’un épais tapis de feuilles de chênes, sonne sous une pluie généreuse. Les micros placés au ras du sol captent sans difficulté le chant des divers batraciens (Grenouille des marais, Crapaud d’Amérique), tandis que les Pics flamboyants, très mobiles, tambourinent divers troncs à l’entour. Avec le lever du jour, plusieurs espèces d’oiseaux se font entendre : Carouge à épaulettes, Mésange à tête noire, et surtout la Grive des bois dans une très beau et long solo chargé de mille subtilités.
04_Kenya : Masai Mara, de nuit au mois d’août - Bernard Fort // 5’46’’
Au bord de la rivière Mara, à l’abri sous un petit pont, j’enregistre sous la pluie une foule de petits batraciens d’espèces différentes. A la manière de centaines de petits xylophones ou lithophones, chaque individu répète sa note, d’une clarté et d’une énergie surprenante. L’ensemble de ce paysage sonore dont l’intensité porte loin, et peut sembler assourdissante, va se prolonger ainsi pendant toute la nuit, sans grands changements.
07_Italie : Ile d’Elbe, en journée au printemps - Bernard Fort // 4’53’’
Au bord de la mer au mois de mai, le son de la pluie fine se mêle aux vagues. Seul un rossignol Philomèle, occasionnellement, tente quelques vocalises, vaguement accompagné au loin par un timide Merle noir.
08_Martinique 1 : Piton du Carbet, en février à la tombée du jour - Bernard Fort // 4’54’’ ainsi que 09_Martinique 2 // 6’14
La pluie ne dure jamais très longtemps en Martinique, mais les averses sont fréquentes, courtes et généreuses. Ici, à la tombée du jour, dans une chaleur moite, de grosses gouttes font sonner les larges feuilles de la forêt tropicale comme autant de peaux de tambours. Les insectes sont nombreux accompagnés de batraciens encore plus nombreux. Occasionnellement, de violents coups de vent font tomber de gros paquets d’eau et donnent au paysage une dynamique très irrégulière. En fin de plage, le Siffleur des montagnes (aussi nommé Solitaire siffleur) tente des fragiles vocalises alors que la nuit recouvre lentement la montagne.
10_France 1 : Sud Vercors, après-midi de 15 août - Bernard Fort // 8’52’ ainsi que 11_France 2 // 6’52’’ et 12_France 3 // 5’58’’
Au pied des plateaux d’Ambel et de Font d’Urle, un grand cirque marque le début de la vallée de Quint. En fin de journée l’orage s’annonce longtemps avant l’arrivée de la pluie. Les insectes (grillons, sauterelles et decticelles) ne s’interrompent pas pour si peu. Le tonnerre lointain roule d’une montagne à l’autre et nous révèle un décor grandiose alors que la pluie, entendue de près, révèle un espace resserré autour de nous : de l’herbe, quelques arbres et buissons. L’absence totale de vent permet une pluie très régulière… somme toute, un moment d’un très grand calme. Cette plage sonore réalisée d’un seul tenant, sans montage ni mixage, nous fait entendre l’orage dans toute son évolution.
13_France 1 : Dombes, à la tombée de la nuit en juillet - Bernard Fort // 5’21’’ ainsi que 14_France 2 // 6’52’’
La pluie et l’orage tels que les entendent les poissons, les insectes aquatiques, les batraciens… En effet, des microphones spécialement étudiés pour la prise de son subaquatique sont placés à vingt centimètres au dessous de la surface de l’étang. Ce qui était décrit il y a quelques années encore comme « le monde du silence » nous apparaît d’une étonnante richesse sonore, et révèle, du même coup une vie foisonnante. Même le son du tonnerre annonçant l’orage est perçu sous l’eau. L’extrait présenté ici débute avec le son d’une grenouille qui se jette dans l’eau, puis l’oreille tentera de détecter les stridulations d’insectes aquatiques, les mouvements des carpes élevées dans ces étangs, les ragondins qui rongent, les sons extrêmement graves du tonnerre et enfin, la pluie d’abord rare puis de plus en plus envahissante. En milieu aquatique, les sons se propagent à très grande vitesse, avec une grande dynamique qui peut surprendre. Cet enregistrement n’a subi aucune modification en studio, ni filtrages, ni mixages, ni ajouts d’effets.